Moines et nonnes zen

Zen et vie quotidienne

La richesse de la spiritualité bouddhiste ne se limite pas à la seule pratique de la méditation assise. Bien que zazen soit la source — "Le zen, c’est zazen", l’esprit du zen s’incarne dans toutes les dimensions de la vie quotidienne.

Zazen, le coeur de la pratique

Zazen est la méditation assise sans objet telle que pratiquée par le Bouddha il y a 2 600 ans, un enseignement transmis oralement à travers les siècles par une lignée ininterrompue de maîtres « I shin den shin » : d’esprit à esprit. Cette pratique est le recueillement dans le silence et la nudité de l’instant présent. C’est un retour à « ce qui est avant que la pensée ne se déploie » pour tenter de saisir ce qui, simplement, est, la nature véritable de la réalité à un instant précis. C’est l’expérience directe de la réalité ultime. 

Cette pratique signifie simplement d’être attentif à ce qui est ici et maintenant. Le temps de la méditation échappe au temps lui-même car c’est un retour à la source immobile de notre existence. Lorsque la source originelle est contactée, la dualité entre sujet et objet disparaît. Chaque respiration, chaque action, chaque mouvement devient spontanément l’expression lumineuse de la vie elle-même.

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Expérimenter la vérité profonde de la simplicité

L’esthétique du zen se manifeste dans le dépouillement : de simples fleurs disposées dans un vase enseignent cette simplicité. Au-delà de la dimension visuelle épurée et de l’émotion esthétique, il s’agit pour le pratiquant d’accéder à la joie profonde à partir d’expériences simples, à la révélation d’une vie profonde détachée des biens matériels, dans cette « sobriété heureuse » que décrit Pierre Rabhi, figure de l’agroécologie en France. 

Une vie dans laquelle le respect de l’environnement dans tous les aspects de la vie quotidienne occupe une place centrale. Une vie enfin, dans laquelle le pratiquant, en paix avec ses émotions, ne recourt plus à la consommation pour combler un manque.

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Le sens du rituel

Dans les lieux de pratique, les temples, les centres zen, les dojos et les groupes ainsi qu’au Temple-mère de la Gendronnière, les rituels du zen apportent une autre dimension à la stricte pratique de la méditation. Les cérémonies permettent aux pratiquants de s’harmoniser avec les autres. Elles sont toutes dédiées, selon la tradition bouddhiste, à la libération de tous les êtres.

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Au moment des repas, lors des retraites notamment, des sutras chantés invitent à développer l’esprit de gratitude pour tout ce qui a contribué au fait de pouvoir disposer de cette nourriture et de penser à ceux qui n’ont pas cette chance. Ils nous permettent d’expérimenter « l’interdépendance entre celui qui donne et celui qui reçoit. On comprend profondément, au-delà des mots, que la vie nous est donnée à chaque instant par le soleil, la terre, les rivières, les forêts, les champs, les animaux, les hommes… »

Ces attitudes démontrent à quel point la méditation zen mène bien au-delà d’une simple pratique de développement personnel.

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Comment approfondir sa pratique ? 

Pratiquer le zen demande de la régularité, de la concentration, de l’observation… et du temps. La Voie du milieu est exigeante parce qu’elle est un état d’esprit constant qui imprègne imperceptiblement la vie et les actes du quotidien, le vécu intime des situations de tous les jours.

Pour emprunter ce chemin, voici quelques conseils : 

  • La régularité

Il est important de venir au dojo une ou plusieurs fois par semaine à date fixe afin d’installer une pratique régulière. Avec le temps, l’énergie nécessaire pour se rendre au dojo ne relève plus de la volonté mais émane spontanément du corps.

  • Intégrer une sangha, aller à la rencontre d’un maître

Le mot sangha signifie « communauté des pratiquants ». Le mot sangha s’emploie également pour désigner un ensemble de personnes pratiquant sous la direction d’un maître spirituel. Intégrer une sangha ou un groupe de pratiquants est une démarche importante pour avancer sur la Voie du zen. 

Il s’agit également d'aller à la rencontre avec un maître spirituel : ayant parcouru le chemin depuis de longues années voire des décennies, il est à même de guider le pratiquant. Le maître n’intervient pas dans la vie des disciples mais peut les aider dans des moments difficiles, en cas de doute ou de questionnement profond. Il transmet l’enseignement du Bouddha autant par ses paroles que par ses actes ou ses attitudes.

Les maîtres, hommes et femmes, de l’Association Zen Internationale ont suivi l’enseignement de Maître Deshimaru ou de ses successeurs avant d’enseigner à leur tour. Ils se retrouvent régulièrement pour échanger, partager leurs expériences et évoluer ensemble.

  • Participer à des retraites spirituelles

Lors des sesshins, l’accent est mis sur la méditation assise et sur le samu, les tâches de la vie quotidienne à accomplir en concentration. C’est une occasion idéale pour plonger au cœur de la spiritualité zen.

Les journées de retraite sont très structurées, avec un emploi du temps précis où alternent périodes de zazen, cérémonies, samu et repas généralement pris en silence. Cette structuration du temps permet au pratiquant de se laisser guider et de mettre toute son énergie dans zazen, sans souci d’organisation.

Des maîtres certifiés enseignent pendant ces sesshins, notamment en intervenant sous forme de kusens pendant zazen ou de mondos, des séquences de questions-réponses qui permettent d’approfondir la compréhension du bouddhisme zen. Les sesshins peuvent durer de 2 à 7 jours.

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  • L’esprit collectif, la force du groupe

La spiritualité zen met l’accent sur la pratique collective : être ensemble. C’est ensemble que les pratiquants évoluent, apprivoisent leurs peurs, leurs doutes ou leurs envies. L’autre devient alors le miroir précieux de leur avancée sur la Voie du Bouddha. 

Le zazen, la méditation silencieuse, est une pratique profonde comportant de nombreux pièges. Il est donc préférable d'éviter de pratiquer seul, dans l'isolement, et de privilégier une pratique en groupe, au sein d'un dojo ou d'un temple. La présence des autres pratiquants y génère une énergie collective puissante et permet de bénéficier d'un enseignement authentique. 

« C’est la différence entre un feu d’une ou de plusieurs bûches. Le second réchauffera beaucoup plus longtemps.»  Maître Taisen Deshimaru

Il existe probablement un dojo près de chez vous. Vous y serez accueilli par une séance d’initiation à la pratique et vous pourrez faire zazen avec les autres membres du dojo.

  • Le samu

Pour s’intégrer dans un lieu de pratique et commencer ainsi à approfondir la Voie du zen, il est conseillé de proposer son aide pour le samu (prononcer samou) : l’activité bénévole faite dans un esprit de don et de concentration. En participant régulièrement aux activités de l’association (nettoyage, cuisine, communication externe, gestion d’un site internet, travaux graphiques, etc.), le nouveau pratiquant apprend à connaître les membres et se familiarise avec l’esprit du zen.

Le samu est l’une des grandes richesses de la pratique du zen. On pourrait également l’appeler « méditation en action ». Il permet de pratiquer la concentration de zazen dans les activités quotidiennes et profanes.

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